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GIANNINA
^ E BERNARDONE,
DRAMMA GIOCOSO IN DUE ATTI.
GIANNINA
ET BERNARDONE,
OPERA COMIQUE EN DEUX ACTES,
Représenté, pour la premif'ie fois, à Paris, sur le
Théâtre de I'Impératrice, le 3 Octobre 1812.
Pkix : I fr. 5o c.
DE L'IMPRIMERIE DE HOCQUET ET Ci« ,
RUE I)U FAUBOURG MONTMARTRE, H°. 4-
PARIS,
Au Théâtre de l'Impêkatricê.
1812.
PERSONJGGL
GIANNINA 5 moglie di La sig, BarïlU.
BERNARDONE, Coatadino
vecchio e geloso. Il sîg. BarillL
DONNA AURORA , nipote
d'Oilando , e promessa
sposa di La sig. NerL
FRANCONE, capitano di
cavallerîa. Il sig, TaccJiinardi^
ORLANDO, Uffizîaled'uii
reggimento ledesco. Il sig. Angrisanu
MASÎNO , fauoi e , fratello di
Giaanina , e marito di II sig. Benelli,
LAURETTA 5 Contadina. La sig. Degregoru
Suonatori.
Servi.
La scena sifinge nelle vicinanze di Gaeta*
La Musica è del signor Doraenico
ClMAROSA.
PERSONNAGES.
GIANNINA , femme de Mad. BariUL
BERNARDONE , Paysan
viçux et jaloux. M. BariUL
D. AURORA , nièce d'Or^
landoj promise en mariage
à Mlle, Neri.
FRANCONE, Capitaine de
cavalerie. M. Tacchinardû
ORLANDO , Officier de
hussards allemands, M. Àngrisani*
MASINO, fermier, frère
de Giannina^ et mari de M. Benelli.
LAURETTA ^ paysanne. Mad. Degregori.
Des Musiciens.
Des Domestiques.
Le scène est dans les environs de Gaéte^
La Musique est del Signor Doraenico
CiMAROSA.
Al 1 O PRIMO.
Cajnpagna ; da un lato la casa diBernardone;
dalf altro il palazzo di donna Auiora^ela
casa di Masino. La fonda colllna , con çeduta
d\uia fortezza,
SCENA PRIMA.
GI îNNlNA seduta davand alla sua porta e lavo--
randj, BERISiARDONE e LAURETTA.
IN T nODU Z lONE.
G. Sventiirata è quella mo^lie
Che il marito lia sospettoso,
Notte e giorno lo geîoso
La sta sempre a martellar.
li. Donzellette semplicette ,
Trappolar non vi lasciate;
Perché poi da maritate
Vi conviene sospirar.
B. Chi non sa rhe sia malanno
Prenda moglie e poi lo dica.
Fra le spine , e fra Tortica
Deve a f rza l iposar.
G. Noa ri.spondo per prudenza.
L, Oh cbe satire rabbioso !
G. L. Un marito più geloso
Non si pj'ô di te trovar.
B. Ma qn fiiori a lavorare
INon sta bene.
G. Si !?i/,nore.
B. Gia lo so, per far l'amore,
Per chiassare e civettar.
G. Que?>t' è troppo.
L. Farli m aie.
B. Presto in casa.
G, t. Testa iiiatta.
ACTE PREMIER.
Le Théâtre représente une campagne. Dhin côté
la maison de Bernardone ; de C antre , V hôtel
de D, Aarora , et la piaison de Masino ; dans
le fond une colline et la vue d'une forteresse,
SCENE PREMIERE.
GIANNIN K , assise devant sa porte , et travaillant ,
BERiNARDONE, et LAURETTA.
JNTROD UCTÎON.
G. Oh combien el:e est à plaindre la femme
qui a un mari jaloux! elle se voit tourmentée
nuit et jour par ses injustes soupçons.
Jeunes fillettes, ne vous laissez pas attra-
per , car quand vous serez mariées , vous
soupirerez sans cesse.
B. Si l'on veut savoir ce que c'est que le mal-
heur , il finit se marier On est forcé de cou-
cher sur des ronces et des épines.
G. Je ne dis mot par prudence.
L, C'ec-t un diable enragé !
G. L. On ne saurait trouver un mari plus jaloux
que toi.
B. Pourquoi travailler ici ? cela ne convient
pas.
G. Pard(mnez-moi.
B. Ah! e comprends. C'est pour faire l'amour ,
pour folâtrer avec les messieurs.
C'e.st trop fort,
i^. Vous l'insultez.
B. ' Allons, rentre chez-toi.
G, L. Il est fou.
( 4 )
Un marito cosi tratta !
Ma vo' fargliela pagar,
U Cr, Una moglie cosi tratta l >
{Ma l'avete
Ma Tayete da pagar.
S GENA II.
M A SI NO, e Dettî.
M. CTie chiasso , che rumore ! o
Cbe scena è questa mai ?
G. (à jB.)T'ho già sofleito assai.
L. E troppo in verità.
M. Ch'è stato? 3
Quel briccone. . .
M.{àB.)Cli hai fatto?
B, La Giannina. . .
G. L. Di sera , e di mattina ^
A tormentar sta.
la
B. Ma la ragion. . .
G.L.M. Vergogna!
B . Lei sempre ...
G.L.M. Non parlare.
B. Lasciatemi sfogare/
Ch'io crepo in verità.
TuxTi. Che rabbia, clie dispetto!
Già balla il mio cervello ,
E corne un molinello
Girando se ne ya.
QGiannina si getta soprauna seggiola y Jin^
gendo di cadere in svenimento,')
SCENA III.
, ^ IL C APITANO, e Detti.
iii c. Quai grida! quai fracasso ! olà ! fermate.
Donde yien tal barufFa ?
Mi Abbiam bel dir, bel far, quel yillanacci^
Stapazza ognor sua mc^glie.
(4 )
3B. Traiter ainsi un mari ! mais tu me le payeras
U G. Traiter ainsi une femme ! mais il faut s'en
ven";er.
SCENE IL
M A S I N O et les Précédens. '
M. Quel bruit! quel tapage! d'où vient cette
dispute ?
G. (a J5.) Je suis lasse de souffrir.
L. ' C'en est trop , en vérité.
M. Mais qu est-ce donc ?
Ce mauvais sujet. . .
M. (à B.) Qu as-tu fait ?
B. Giannina veut absolument. . .
h. G. 11^^ tourmente soir et matin.
B. Mais la raison ...
G. L. M. C'est affreux.
B. C'est elle qui toujours. . .
e. L. M. Tais-toi.
B. Laissez-moi parler ; car j'étouffe , ma foi.
TOUS. Quelle rage! quel dépit ! ma tête s'en va,
je sens qu'elle tourne comme un moulinet.
( Giannina se jette sur un siège y feignant de
s évanouir, )
SCENE m.
Le CAPITAINE et les Précédens.
juE c. Quels cris ! quel vacarme! quelle est la
cause de cette querelle ?
M, On a beau dire et beau faire , ce malotru
maltraite toujours sa femme.
( 5 )•
IL G Ov' è côstei ?
B . Sta dove sta ; che cosa importa a lei?
IL c. A me cosi rispondi?
L. Perdonate.
La creanza costui non sa che sia,
E poi patisce il mal di gelosia.
IL c. Che bestia !
B. Sna boDtà.
G. (^ffè ci ho gusto.)
M. Lccola quà j sign>re.
Fer colpa sua svenuta.
]LC. (^Accostandosi) oh poverina !
Quant' è leggiadra! a lei con quest' essenza
Porgiam tosto soc corso.
B. Non 8' incommodi.
ilc.(c5,) Sta zitto.
B. (Oh che paiienza ! )
IL c. Par che rinyenga.
G. Ohimè !
B.(a C.) Ma non s' accopti tanto.
]L c.(àB, Minacciandolo.) Taci, se no. . .
G, (Lo voglio far crepare.)
IL c. Villani,olà accorrete,(i/eng07io due contadinï)
Portiamola in sua casa.
B . . Tocca a me.
3L c. Scostati , o ti bastono.
B. Mille grazie.
L. Amica sventurata !
M. Povera mia sorella !
IL C. Natura non potea farla pîii bella.
(l contadini la tntsportano in casa; il capi-
tano lases^uita.)
iî . Che bontà ! che pietà ! che cor sensibile !
Yô entrar anch' io. . .
M. Sei matto ?
Egh' saria capace
Di romperti le braccia. — Addio, cognato.
L. Addio.
B. Dove andate ?
M. Servir dobbiamo certi forestieri,
leri quà giunti, e a noi
Diretti d^l padrone.
( 5 )
lE c. Où est-elle T
B. Elle est où elle est ; que vous importe ?
LE Tu oses me répondre ainsi ?
L. Monsieur, pardonnez-lui. Il ne sait pas
vivre, et de plus, il est sujet à des accès
de jalousie.'
LE c. Uimbécille !
B. Vous êtes bien honnête.
G. ( j'en suis bien aise. )
M. La voici, monsieur. Elle vient de se trou-
ver mal, et c'est lui qui en est la cause.
LE c. ( En s' approchant, ) La malheureuse !
qu'elle est jolie ! tâchons de la secourir avec
cette essence.
B. Ne vous donnez pas cette peine,
LE c. ( y4 Ber, ) Tais-toi.
B. ( Je n'y tiens pas. )
LE c. Il me semble qu'elle va un peu mieux.
G, Hélas !
B. ( au Cap ) Ne vous approchez pas tant,
LE c. (à Ber. en le menaçant.) Tais-toi , si non...
G. ( Je veux le faire crever de rage. )
LE c. Paysans , holà ' a ccourez-ici : aidez-moi à
la porter chez-elle.
B. C'est à moi.
LE c. Eloigne-toi, ou je t'assomme à coups de
bâton.
B. Mille grâces.
L. Malheureuse amie !
M. Ma pauvre sœur !
LE c. La nature n'aurait pu Fembellir davan-
tage.
( On la porte chez-elle ; le Capitaine la mit, )
B. Quelle bonté ! quelle pitié ! quelle âme
sensible! ie veux entrer anssi. . .
M. Es tu fou ? il est capable de te casser les
bras — adieu , mon frère.
L. Adieu.
B. Où allez-vous ?
M. Nous devons servir des étrangers qui sont
arrivés ici hier, et qui nous ont été envoyés
par nQtre maître.
(6)
3* (^Guardando dalla porta, a Masinoy
Osserva, osserva
Che smorlie ei sta facendo con mîa moglîe,
M. Lascialo fare ; se non hai giudizio ,
Bernardone , tu cadi in precipizio.
(Parte con Lauretta.}
B . Vô entrare ad ogni costo.
SCENA IV.
BERNARDONE, il CAPITANO.
ILC. Allegramente.
L*essenza ha fatto efFetto.
B. Si si; ma in quella casa
Più non s' entra per Bacco.
îL c. Chi lo dice?
B. Lo dice Bernardone.
ïL c. Che dritto hai su colei ?
B . Che dritto ? ell' è mia moglie , întende lei ?
IL c. (Sospira.) Tua moglie, eterni Dei!
B. Cos'ha? si sente mal ? un pô d' essenza
Lo guarirà; ritorni al suo quartiere ;
Quest'aria, a quel che par, non gli è propizia.
IL C. Tu suo ma rit 0 !
B. Si signore. E sordo ?
L c. Perché si ingiuste siete, o stelle ingrate,
E un si raro tesor non gli involate
{ Parte.)
Un bel tesoro in ver ! mattina e sera
Mi fa inghiottir veleno . . .
Ho visto quanto basta ;
Bisogna omai tener ben gli occhi aperti^
Non lasciarla mai sola; e pria di tutto
Andar ad ordinare un catenaccio ,
Che grosso e lungo sia corne il mio braccio.
{Parte.)
B. (à Mas. regardant par la porte. ) Re-
garde , regarde que de grimaces il fait à ma
femme.
M. l aisse le faire *, si tu n'es pas raisonnable,
mon cher Bernardone, m tomberas dans le
-précipice. { Il sort avec Lauretta. )
B, Je veux entrer à quelque prix que ce soit.
SCENE IV.
BERNARDONE, le CAPITAINE.
liE c. Vive la ]oie ! l'essence a produit un bon effet.
B. Oui , oui ; mais par la sambleu , ou n'en-
trera plus dans cette maison.
I.E c. Qui dit cela ?
B. Bernardone.
LE c. Et quels droits as-tu sur cette aimable per-
sonne f
B. Quels droits ? elle est ma femme , enten-
dez-vous ?
liE c. ( En soupirant. ) ta femme , grands dieux !
B. Qu'avez-vous, monsieur ? vous vous trou-
vez mal ? prenez un peu de votre essence ,
cela vous fera du bien ; retournez à votre
quartier; cet air, à ce qu'il paraît , ne vous
est pas propice.
LE c. Toi , son époux !
B. Oui, Monsieur. — Etes-vous sourd par ha-
sard ?
LE c. Destin cruel , pourquoi es-tu si injuste ?
pourquoi permets-tu que ce grossier person-
nage , soit l'heureux po.^sesseur d'un trésor
aussi précieux l ( Il sort. )
B. Un beau trésor, ma foi ! elle me fait enra-
ger du matin jusqu'au soir. . . J'en ai assez
vu. . . il faut désormais tenir toujours les
yeux bien ouverts , ne la laisser jamais seule;
et avant tout il faut aller ordonner un ver-
rou aussi gros et aussi long que mon bras,
( Il sort. )
(7)
SCENÀ V,
D. AURORA, ORLANDO.
D U E T T O.
Che bel piacere
Da la verdiira !
E un bel godere
Questa fresciira,
Gran bel diletto
Ch' è 'l passeggiar.
Che bel mestiere
State soldate ;
Che bel vedere
Truppe accampate.
Sentir trombetta,
Tambur suonar !
Tai'apatà y tarapatà.
Fra qiieste piante
Di grato odore
Mi sento il core
Già consolar.
lo State amante,
Guerra e rnmore
Questo niio core
Far rallegrar.
Caro signor mio zio,
Perchf^ meco tedesco voi parlate?
Fer dirti il ver, raia cara nipoti^ia,
Benrhè tni piaccia ancor la patria mia,
lo sr ordarnii non so dell' Ungheria.
Chi mai crediito avria^
Ch' il signor Capitano ,
Senza ragione alcuna ,
A me mancasse di parola?
Ed io,
Appena mel srrivesti,
Dal "olotiel presi licenza, etosto
In DObta y r^oine sai ,
Dali' Uiiglieria a Napoli volai.
( 7 )
SCENE V-
D. AURORA, ORLANDO.
DUO.
A. Qu'il est doux de respirer l'air de îa cam-
pagne ! quelle fraîcheur déliciéuse ! quelle
charmante promenade !
o. Qu'on est heureux d'être militaire ! Qu'il
est peau de joir soldats enpataille , d'enten-
dre trompettes et tambours ! Tarapatà, tara-
patd.
A. Les doux parfums des arbres et des fleurs
raniment mon cœur.
o. Moi , i'aime la guerre ; le bruit des armes
réjouit mon cœur.
A. Mon cher oncle , dites-moi , pourquoi me
parlez-vous moitié allemand ?
o. A te dire vrai , ma chère nièce, c'est que
malgré l'amour que je porte à ma patrie, je
ne puis pas oublier la Hongrie.
A. Ah î c'est différent. Qui aurait jamais cru
que monsieur le capitaine manquât ainsi à sa
parole sans aucune raison?
o. Dès que tu me l'écrivis , je demandai un
congé à mon colonel. J'ai quitté de suite la
Hongrie , comme tu sais , j'ai pris la poste ,
et je me suis rendu promptement à Napleâ.
( 8 )
Ji. Grata vî son.
o. Noi ^iani giunti in Gaeta
Jeri sera, e dentr og£î;i
11 capitan Francon ti sposerà,
O, tartaifel ! con me discorrerà.
À. Colla fcua compagnia,
Sei mesi fa, fu qui spedito, e a quanto
lo gli bo scritto più volte
Di risponderemai non s'è degnato.
Certo d'iia'altra qui s' è innamorato.
O. NoTi dubîtar*^ o cara; ho fatto al monda
Duelli ottantanove , e presto spero
D' arrivare a novanta.
SCENA VI.
MASINO, eDetti.
M. Ben tornati ,
Signori, dal passeggio.
A. Ti salnto , fattor.
o. ^ Tite , Masine ,
State molto lontan caste! fortezza.^
M. Vn miglietto di strada vi sarà.
o. Va pen ; or or colà meco verrai.
M. Saiô pronto à servirla.
li. Signor Zio,
Vi lascio , e vado ariposarmi.
o. Addio.
( A Mas. ) Accompagnala a rasa, e là m'aspetta.
Intanto io resto a meditar vendetta^
( D, Aurora , e Masino partono, )
SCENA VII.
ORLANDO.
Orsù , ficiabola mia famosa e forte ,
Preparati fra poco
A farmi rispettar , corne al passato ;
Oltraggio al mio ca»ato
No che soffrir non sOj
( 8 )
Je vous en sais bon gré.
Nous sommes arrivés à Gaë'te hier au soir,
et le capitaine Francone t'épousera aujour-
d'hui même , ou tartaifel , il aura affaire à
moi.
On l'a envoyé ici avec sa compagnie , il y
a à peu près six mois ; je lui ai écrit plusieurs
fois , il n'a jamais daigné me répondre. — Ah !
je suis sûre qu'il a une autre maîtresse.
Sois tranquille , ma chère nièce , depuis
que j'existe , j'ai déjà eu quatre-vingt-neuf
affaires d'honneur , et j'espère arriver bientôt
à la quatre-vingt-dixième.
SCENE VL
M A S I N O , et les Précédens.
Serviteur , vous voilà donc revenus de votre
promenade ?
Bon jour, mon cher fermier.
Tite y Masine , le château fort est-il bien
éloigné d'ici ?
Il y a à peu près une demi-lieue.
Cest pon: tu y viendras pientot avec moi.
Je serai prêt à vos ordres.
Mon cher oncle, je vous quitte; je vais
me reposer.
Adieu, ma nièce. ( a ) Accompagne-
là à la maison , et attends-moi. Cependant ,
je vais songer à la vengeance.
( Aurora et Masino sortent, )
SCENE VIL
O Px L A N D O.
Allons , sabre fameux et invincible , c'est
à toi à me faire respecter comme je l'ai tou-
jours été jusqu'à présent. Je ne souffrirai ja-
mais que moA illustre nom ait la moindre
(9)
Aquesto braccio , aile percosse sue
Ogal canipion , fortezza , o torrione
Tosto cède , e dirocca ;
Temerben ci facciamquando ci tocca.
.4 RU.
Quando vado a duello , a batî:aglia ,
E niibevo ima buona boîtiglia ,
Sono il primo a scaiar la niuraglia ,
Con vaior \ o il nemico a sîidar.
Spacco teste, fracasso, dirocco;
Me ne rido , se fo se un Rinaldo ;
Mai non tremo , aile botte sto saldo ,
S'anche in pezzi mi sente tagliar.
Foi restando vincitore,
Con gli aniîciair osteria ,
Tutti quanti in conipagnia
' Ci mettiam cosi a cantar.
Trinche vaine , e star contento.
Pone amii e , allegramente.
Trinche , trinche , camerate ,
Trinrhe noifa trionfar.
Son soldato valoroso ,
Questa sciabla non isbagiia ,
E col braccio mio famoso
Quando punge , e quando taglia y
Corne un rapido torrente
Fa di morti un a catasta ;
Quà rovina , e là dévasta,
E da ciina sino al fondo
Tutto il mondo fa tremar. ( Parte. ) "
SCENA VIIL
GI ANNIN^.
Bernardone non torna - che vuol dire ?
La cosa è strana assai :
î^on mi lascia mai sola — sempre grida ,
Sempre di me ha paura :
(9)
tache. T^es héros , les forteresses , les rem-
parts, tout cède aux coups mortels de mon
bras formidable. Quand il, le faut, nous
savons nous faire craindre et respecter.
A I R.
Quand je me trouve à un duel , à une ba*"
bataille , et que j'avale auparavant une bonne
bouteille , ie monte le premier sur les rem-
parts, et plein de valeur, je cours défier
îennemi. Je fends les têtes, je détruis les mu-
railles, je brise les rochers, j'aurais affaire
avec Renaud, j'en rirais; je ne tremble ja-
mais; je résiste à tous les coups. Je brave
tous les dangers , même quand on me met
en pièces. Ensuite , quand j'ai remporté la
victoire, je m'en vais au cabaret avec mes
amis, et nous chantons tous ainsi. Trinké
i/aine et vive la joie. — Trinquons , trinquons
mes camarades ; c'est en trinquant souvent
quon devient invinclhLe. Je suis un soldat
très- valeureux ; ce sabre est infaillible; et
lorsque guidé par mes bras fameux , il blesse
d'estoc ou de taille, semblable à un torrent
rapide, il accumule les cadavres; il écrase,
il détruit , il fait trembler tout l'univers.
(Il sort,)
SCÈNE VIIL
GIANNINA.
Bernardone ne revient pas. — Qu'est-ce que
cela signifie ? C'est une chose bien extraordi-
naire. — il ne me laisse jamais seule , il gronde
E proprio una continua seccatura. '
Ma punirlo saprô; d'esser geîoso
I.o voglio far pentir. — Qui fuori intanto
Sediaui per aspettàrlo.
Su da brava Giannina*, lavorando.
Mi voglio divertire anc he a cantare
Per farmi un p6 la collera passare.
CANZONE.
La moglie quand' è buona è sempre quella;
]Non val ricchezza ppr farla cadere ;
Ma se il marito a torto la martella ,
La testa un giornq gli puô far dolere.
Con il trinche triuch te tra.
La fortuna del geloso
Colla luna sempre va.
Gelosi marilati deh sentite !
Le niogli mai riêtrette non lasciate ;
Perché quanto voi più le custodite ,
Le porte allora son più spalancate.
La fortuna , etc.
SCENA IX.
ILCAPITANO, edetta, indi BERNARDONE ,,e
M A S I N O.
3L c. Viva , viva Giannina ; hai ne] cantare
Veramente una grazia che innamora.
G. Cosa ho da far;' vi sono tante e tante,
Che cantano per spasso e per diletto;
Ma io canto per rabbia, e per dispetto.
IL c. Forse per tuoniaiito?
G. A tutte 1 ore
Ei disperar mi fa.
IL c. Grari villanaccio!
B. ( Ho gia ordinato un grosso catenaccio )
Oh diavolo! mia moglie e il capitano
In ronferenza stretta. . .
Mio cognato a chiamare io corro infretta,'
Eccolo appunto. [ a Mas, ] Zitto.
( 10 )
toujours, il a toujours peur que je ne la
trompe; il ne cesse de m'ennnyer ; mais je
saurai le punir ; je veux qu'il se corrige de sa
jalousie. En atteadant , assej'ons-nous ici ,
jusqu'à son retour. C ourage , Giannina, tra-
vaillons , et tâchons de fc.re passer la rage eu
chantant.
CHANSON,
Lorsque la femme est sage , on a beau faire
elle est toujours la même ; elle sait résister à
toutes les richesses du monde. Cependant, si
le mari la tourmente toujours sans raison , il
peut arriver qu'à la fin , las.-e de souffrir,
elle se venge sur la tête de son époux avec le
trinche , trinchete ira. Le destin du jaloux suit
les phases de la lune. Maris jaloux , écoutez-
moi : ne rendez jamais es<:]aves vos moitiés ;
car dès que vous fermerez les portes , elles
trouveront le moyen de les ouvrir. Le des-
tin^ etc.
SCÈNE ÎX.
LE CAPITAINE et les Précédents; ensuite BERNAR-
LONE et MAMNO
L. c. A merveille , 'Giannina ; vous chantez avec
une grâce charmante.
Cr, Que puis-je faire? on chante ordinaire-
ment pour son plaisir; moi, je chante de
colère et de dépit,
L. c. C'est votre mari qui en est la cause ?
G. Il méfait enrager à chaque instant.
L. c. I>e gros rustre !
B. ( Je viens d'ordonner un gros verrou. )
Oh diable ! ma femme et le capitaine en
séance secrète. — Allons vite chercher , mon
beau-frère. Ah ! le voici ( ( à Mas. ) i^aix !
( " )
M. Che cos' hai ?
B. Specchiatî un poco là , che lo vedraî.
IL c. Cara , vorrei. . .
B. Cara. . . hai sentito ? a Mas, ]
M. Ebbene ?
Che maie c' è ?
3L c. Se nioglie tu non fosti
Di q'^ei vecchio sguajato ,
Ti sposerei ben \ôlenlfier. .
G. Saria
Per me una gran fortuna.
B. (A Mas. } Che ti pare ?
Mr Qne!lo ch' è vero non si pub negare.
IL c. Si bc lia e amabil sri ,
Ch' ap[)ien felice ogoor stato sarei.
G. Troppa bo ità !
IL c» Su quesîa man tel gïuro. ( Baciandole la
mano. )
B. ( Al Mas. ) I a n le barîa , il \ edi ?
M. Cosi far snole un cavalier garbato.
B. Vanne a farti sqoartar , caro cognato.
(A Cap. ) Oh ! mio marito. . .
IL c. Non averpaura.
B. ( Avanzandosi, ) Servitor suo.
IL c. Che vuoi ?
B. Voglio la moglie mia.
( A Gian, ) Animo , presto a casa , fras*
concella.
IL c. Scostaîi, ignorantarrîo.
Quando a un aniabil donna
Un ufîizial favella, perdecenza
Il marito sta indietro.
M, Dicebene.
B. ( A Mas ) Bravîssimo !
IL c. Rîngrazia pur la sorte,
Che devo andar fra poco alla fortezza
A dare un' ordinanza ,
Perché ver noi la sera ornai s'avanza.
B. E se no , che farebbe ?
IL c. A tuo dispetto
Tutta la notte io qui vorrei passare
A ridçr con tua moglie , ed a cantare.
( " )
M. Qu as-tu donc ?
B. Regarde-là, tu le sauras.
c. Ma chère, je voudrais. . .
B. (à Mas. ) Ma chère , . . entends-tu ?
M. Hé bien ! quel mal y a-t-il ?
li, c. Si tu n'étais pas mariée avec, ce maudit
vieillard, je t'épouserais bien volontiers,..
G, Ce serait un grand bonheur pour moi...
B. (à Mas ) Qu'en dis-tu ?
M. On ne peut pas nier ce qui est vrai.
L. c. Vous êtes si ;o]ie, si aimable^ que j'aurais
été parfaitement heureux
G. C'e.st un excès de votre bonté.
LEL. Je voua le jure par cette jolie main.
( Lui ba sant la main. )
B. (à Mas. ) Vois-tu ce qu'il fait ï il lui baise
la main.
M. C'est ce que doit faire un gentilhomme bien
élevé.
B. Va-t-en au diable , mon cher frère.
G. ( au Cap ) Oh ! voici mon mari . . .
liE c. Ne craignez rien.
B. ( s' avançant ) Votre serviteur.
i^E c. Que veux-tu t
B. Je veux ma femme. ( à Gîan. ) Allons ,
rentre tout de suite dans la maison , maudite
coquette.
liE c. Retire-toi , grand nigaud ; lorsqu'un ofE-
cier parle à une femme aimable , la décence
exige que le mari rèste en arrière.
M. Monsieur a raison.
B. ( à Mas> ) A merveille.
LE c. Remercie le sort qui me force d'aller bien-
tôt à la forteres.^e , pour y donner des ordres;
car il est déjà tard.
B. Et sans cela , que feriez-vous ?
LE c. Je voudrais , malgré toi , passer ici une
partie de la nuit à rire et à chanter avec ta
femme.
( )
G, Corne ! cantar sapete ?
IL c. Si cariria.
Vuoi sentire da me una canzoncma?
B. - Finiscila , Giannina.
IL c. (A Gîan/)MsL noi altri uîïiziali
Cantiamo per lo più sempre in franceae ,
Tu non l'iatenderai.
G. î.h non importa.
lo senîirô ja voce.
(Al Cap. ) Si fatardi, Signor.
M, Friidenza , o aniico
Senti ani la canzoncina.
IL c Mï di piace
Di non aver il niio Fianto traverse ;
Ma Êuppiirà il bastone.
Sentite il ritoi'nel , fate attenzione.
Q UART ETTO.
Liroity lillera
Liron , lira.
Vous êtes ma chère ,
Giannina , aimable ,
La belle mère
Du dieu d'amour,
G. Liron , lilL ra ,
Che bella voce ,
Che dolce canto !
Mi piace tanto ,
Segiiite ni,
M. ' ah I ah ! ah ! ( ridendo. }
Liron lillera,
Crepar mi sento ,
Non posso più.
B. Crepar mi sento ,
]Non posso più.
IL c. T ou> (tes / ouvrage
L a p^u^ dïlecte y
l a plus parfaite
De la T<ature.
M. S'arrabbia questo. )
Sentiamo il resto ,
Seguite sù.
( I. )
G. Comment! vous savez chanter?
LE c. Oui, ma chèxe; désirez-vous entendre une
petite chanson 1*
p. Giannina, prends garde à toi...
liE c. (a Gian. ) Mais nous autres officiers, nous
chantons presque toujours en français; voua
ne comprendrez pas.
G. Qu'importe i' j'entendrai la voix.
B. (au Cap.) Monsieur, il est tard.
M. (a Bei\ ) Mon ..mi , sois prudent,
écoutons la petite chanson.
LE c. Je suis fâché de ne pas avoir ma flûte tra-
versière ; mais ma canne m'en tiendra lieu.
Ecoutez la ritournelle... Attention.
(QUATUOR,
L''ron lillera , liron lirù. Vous éfes , ma
chère Giannina aimable , la belle mère du
dieu d'amour.
G. Liron lillerà. — Quelle jolie voix! quel
beau chant! J'en suis ravie , poursuivez, je
vous en prie,
M. {riant.) Ah! ah! ah! ah! liron lillera;
j'étouffe , je n'en puis plus , j'étouffe de rage ;
je n'en puis plus.
LE e. Vous êtes l'ouvrage le plus dilecte , le plus
parfait de la nature,
M. (Comme il enrage.) Ecoutons le reste.
Monsieur, daignez continuer»
( i3 )
B. Cammina a casa,
La vuoi finire ?
Che quel sentire
Non voglio più.
ïL c. Che gran viilano !
Non hai rossore ?
Un seccatore
Davver sei tu,
B. Ma l'ordinanza?
itiC. M. G. Non ha ci'eanza.
B. Ma la fortezza ?
IL c. M. G. ( he rustichezza ?
B. Ma 1 ora è tarda.
ILC. M. G. Che turluîù !
Un seccatore
Davver sei tu.
B. Crepar mi sento
Non posso più.
( Ber. Gian, Mas.partono, )
SCENA X.
IL CAPITANO.
Di servir Marte io degno non sareî,
S' a quel vecchion gel os >
]Son dassi una lezion. — Del vago sesso
Difensori noi siamo , ed a noi «petta
Di punir chi l'oiFende. EU' è bi cara.
Si araabil , si gentile, e si vezzosa,
Ch' a primo aspetto in core
' Un vivo desta ed amoroso arciore.
ARIA.
Quel suo leggiadro vîso
Desta TafTetto in seno ,
Quel labbro e quel sorriso
Inspira un doice amor.
Son le sue luci belle
Splendide più che stelle,
Wel sguardo un ciel sereno
Par di veder ognor. ( Parte, )
( i5 )
», Rentre dans la maison . . . ne te le fais pas
dire davantage... Je ne yeux plus l'entendre
chanter.. .
LE c. Comment ! maudit rustre , n'as-tu pas
honte a-t-on jamais vu un homme plus fâ- •
cheux 1*
B. Mais les ordres que vous devez donner ?
LE c. M. G II ne sait pas vivre.
B. Mais la forteresse ?
L. c. M. G. Quelle grossièreté !
B. Mais il est tard.
LE c. M. G. Le vilain bourru ! il est aussi grossier
qu'ennuyeux.
]|. Je crève de rage . je n'en puis plus.
( Ber, Gian, Mar. sortent^ )
SCENE X.
LE CAPITAINE.
Je serais indigne de suivre les drapeaux de
Mars , si je ne donnais pas une boime leçon
à ce vieillard jaloux. — iSous sommes les dé-
fenseurs du beau sexe , et nous devons punir
ceux qui l'offensent Elle est si aimable, si
gentille et si jolie, qu'au premier abord elle
inspire les plus tendres sentimens.
A 1 H.
On ne peut résister aux attraits séduisans de
sa figure. Son doux sourire pénètre l'ame du
plus ardent amour. Ses beaux yeux brillent
du plus vif éclat j son regard annonce la pu-
reté de son ame, ( il sort. )
4
( 4 )
SCENA XL .
BERNARDONE, e GIANNINA.
B. Adesso ch' è parlito il capitano ,
Faremo i nostri conti, bricconcella.
G. . Che conti ?
B. Conti grossi ; lo tutto intesi.
G. Ci ho giisto.
B, Sfacciatella !
G. NuUa dissi di mal.
B, Che si corbella î
Dire ch' il sposeresti volontieri ,
Se libéra tu fosti I
G. E perché no ?
B. Dunque , se me n'andassi alF altro mondo^
Tu ci avresti piacer ?
G. IN on dico questo.
E. E il bacio sulla mano ?
G. Fu una sua gentil ezza.
Geytilezza. - Oh che strega 1
Se là non mi trovavo ,
Dio sa cosa accadeva !
G. Chi mal fa pensa maie. ^
B. E quel liron lillera^ e la canzone?
a, La cantb per dar gusto a Bernardone,
33. (hilo prego di darmi questi gusti?
G. Fu tutta sua bontà.
B. Che miiso franco !
Oh in somma sono stanco ,
E se non cambj vit a ,
In Africati mando , od in Turchia.
G. Volesse il cielo ! Meno sventurata
La povera Giannina allor saria.
B. Si puô sentir di peggio ? In mano ai Turchi
Essa meglio staria.
G, Sazia giammainon sei di tormentarmi.
B. Sazia giammai non sei di ciyettare.
G* Che bugiardo !
»• Sei furba \ ma so tutto.
( 4 )
SCÈNE XL
BERNARDONE et GIANNINA.
B. A présent que le capitaine est parti , nous
allons faire nos comptes , petite friponne l
G. Quels comptes
B. Des grofc comptes * j'ai tout entendu*
G. J'en suis charmée.
B. Petite effrontée !
G. , Je n'ai pas dit de mal.
B. Comment ! tu lui as dit que tu l'épouserais
volontiers si tu étais libre...
G. Eh pourquoi pas?
B. Tu serais donc bien aise si je m'en allais
dans l'autre monde ?
G. Je ne dis pas ça.
B. Et le baiser sur la main ?
G. C'est une gentillesse de sa part.
B. Une gentillesse ! îa coquine ! Si par hasard
je n'avais pas été là , Dieu sait ce qui serait
arrivé.
G* ' ( elui qui agit mal , pense que les autres
font de même.
B. Et ce liron lillera , et la chanson ?
G. Il l'a chantée pour te faire plaisir.
B. Et qui Fa prié de me faire ce beau plaisir ?
G. C'est par bonté.
B. Quel front I ( h î je te répète que je suis fa-
tigué de souffrir tes caprices, et que si tu ne
te corriges pas , je t'enverrai en Afrique, ou
en Turquie.
G. Dieu le veuille ! la pauvre Giannina serait
beaucoup moins malheureuse.
B. Quelle horreur ! elle serait mieux chez les
Turcs que chez moi !
G. Tu ne cesses jamais de me tourmenter.
B. Tu ne cesses jamais de faire la coquette.
G% Tu es un menteur.
Tu es bien rusée ; mais je sais tout.
( i5 )
fi. Tanto geîoso sei, ch' ognor travedi.
B. E quand o fai la bella, la galante
Con Tizio , e con Serapronio,
Quando dalla Enestra
Fai Tocchietto a Cecchino , e a Marcantonio,
Et cetera , et cetera. . .
Travedo allor ?
G,. Che orribili menzogne !
Tu mi vuoi far crepar , vecchio malnato,
O rabbia ! o rio dolor ! o awerso fato !
DUETTO.
Non temer , crudel tiranno ,
Mi vedrai morir d'afFanno ;
Mesta voce al cor mi dice^
Ch' infeline ognor sarb.
Calma ornai sperar non lice
Sempre sempre io sofFrirô.
B. Ed io pure presto presto
Crepero di gelosia;
L'esser buono ah quanto nuoce î
10 tradito ognor sarô.
Ma lo dico a bassa voce
11 bastone adoprerô.
o. Che ? davvero ?
E. Davverone.
G. ( Ah ! se trovo Toccasione,
V6 servirlo corne va )
B. ( Non v'è scampo , in conclûsione
11 baston s'adoprerà.
Siil suo conto Bernardone
Quante quante mai ne sa ! )
G. Dunque gnerra ?
B. Guetra a morte.
G. Pin non m'ami ?
B. ]o ti detesto.
G. Sta a sentir la conclusione.—
Vuoi ch* io parli ? Si o no ?
Parla pure , si si si.
G, Sappi dunque in due parole,
Ch'il tuo grugno è brutto assai;
(»5)
G. Tu es si jaloux que tu vois toujours de
travers.
B. Et lorsque tu fais la belle, la galante avec
tout le monde, quand de ta fenêtre tu fais
les yeux doux à François et a Marc Antoine,
vois-je de travers ?
c. Quels horribles mensonges ! maudit jaloux,
tu veux me faire crever. O rage ! O douleur !
O destin trop cruel.
DUO:
N'en doute pas , tyran barbare , tu me
verras mourir de douleur; une voix plain-
tive retentit dans mon rœur , et me dit que
je serai toujours malheureuse. J'espère en-
vain de jouir d un instant de calme. . . Je
ne cesserai jamais de souffrir.
B. Et moi aussi je crèverai bientôt de jalou-
sie. Ah qu'on a tort d'être trop bon ! je serai
toujours trompé , mais ie le dis à demi voix,
j'emploierai le bâton,
G. Quoi ? vraiment.
B. N'en doute pas.
(î. ( Ah! j^i l'occasion se présente , je veux
l'arranger comme il faut. )
B. ( Il n'y a pas d'autre moyen , il faut em-
ployer le bâton. Ah ! je n'en sais que trop
sur son compte.
Gr. Tu veux donc la guerre ?
B. Oui , guerre à mort.
G. Tu ne m'aimes plus ?
B. Je te déteste.
G. Ecoute un peu la conclusion. . . Veux-tu
que je parle ? oui ou non ?
B. Je le veux bien , parle.
Gr. Je vais te le dire en deux mots , écoute :
ta figure est très-vilaine.
C i6>
Che non fosti degno mai
Délia miafedeltà.
Vanne via , figura gotica^.
Ch' io non t'amo in verità.
Di tuo genio io p'ù non sono ,
E b^n chiara la ragione ;
A te solo il sior Francone
Di piacere ha l'alto onor;
Ma vo roniperti il mostaccio ,
Se parlargli ardisci ancor.
Ab bri^cone furfantaccio !
( he t ti scotta ?
Tu mina c ci ?
Oibo , oibb.
Corne no ?
Ma no , ma no.
Oh che rabbia ! oli che dispetto î
Vedernii maîtrattata
Da questo mascalzone !
Quel ceffo da scimmione
Gli voglio ben sgrafiiar. »
La gatta maliziosa
Va tanto intorno alV unto,
Finchè poi viene il punto,
Ch' il pel v' ha da lasciar. (Partono,)
SCENA XII.
IL CAPITANO con seguito di granatieri.
Bel bello qui m'avanzo
Per sentir se l'amico
Strapazza la consorte.
Voce alcuna non sento ,
Chiu.sa è la porta, ed ogni lume è spento.
Ami^i , un altro giro
Facciamo qui di dietro ail' orticello ,
Ch' è contiguo alla casa; atierii bene
State pur voi , e in caso che sentiamo
Il vecchio a strepitare
In arresto da noi s'ha da portare.
(Paria w.)
e.
B.
o.
B.
G.
B.
G,
».
_ ( ï6 )
■G, ^ Tu n'as jamais été cligne de ma fidélité tu
€s aussi laid que méchant, et je ne puis pas
te souffrir.
B. Je n'ai pas le bonheur de te plaire à pré-
sent ; la raison en est bien simple ; il n'y a
que le sieur Francone , qui ait cet honneur
la ; mais prends garde à toi , si tu oses lui
parler encore , je te coupe la figure.
G. -Ah ! coquin ! scélérat !
B. Eh quoi ! cela te déplait ?
G. Tu oses me menacer ?
B. Pas du tout.
G. Comment ?
B. Pas du tout.
G. Quel dépit ! quelle rage ! me voir toujours
maltraitée par ce maraud ! oh le maudit
singe ! je veux lui déchirer la figure.
B. La chatte rusée rode tant autour du buf-
fet qu'à la fin elle y laisse son nez et ses
pattes. ( Ils sortent )
SCENE XII.
Le CAPITAINE , avec des Grenadiers.
Je viens ici en cachette pour savoir si
Bernardone maltraite ^a femme. Je n entends
personne ; la porte est fermée, . . La lumière
est éteinte. Mes amis, faisons un autre tour
derrière ce petit jardin qui touche à la mai-
son. Ecoutez bien ; si le viei lard fait du
tapage , il faut l'arrêter, ( Ils sortent, )
( ^7 )
SCENA XIII.
GIANNINA, poiMASINO.
«. DaA"v-er che Bernardone
Mi da da sospettar; se n'entra in casa,
Non parla afFatto , e in letto va a dormire.
Vo andar da mio fratello
Per prendere parère ; intanto aperta
Lascio la porta, e questa di Masino
Pian piano battero.
M. Chi è ?
G. Son io.
M. Giannina ?
G. Zitto.
M. Di : vi son de* guai ?
G. Apri presto la porta, e lo saprai.
(^Masino apre, e Giannina entra in câsa.')
SCENA XIV.
BERNARDONE, dalla sua porta, mezzo ves-
tito , con un lume in mano , indi Orlando e D.
AURORA.
FINALE.
B. Qui non è.. • neppure in casa !
Porta aperta , ed a quest' ora !
E scappata la signora ,
E tradito sono già ;
Ma la porta io \o serrare,
E sarà quel che sarà.
( Entra e chiude laporta,)
Zitto zitto. . . pian pianino ;
Torno qui per un momento ,
Ma rumore alcun non sento ;
O che dorme , o cheto sta.
Di sua moglie la sventura
M' ha comraosso in verità»
( ^7 )
SCENE XTII.
GIANNINA, ensuite MaSINO.
Ah î je suis vraiment iaqnièteî Bernardone
s'est conduit de manière à me faire
tout craindre. , . il e^t rentré à la maison , il
s'est couché sans ri«n dire. . . Je veux r«l!er
consulter mon frère *, laissons cette porte
ouverte , et allons frapper doucement à celle
de Masino ?
M. Qui est là ?
G. C'est moi
M. Giannina?
G, Faix I
M. Dis-moi , est-il arrivé quelque malheur?
G. Ouvre vite la porte , tu ie sauras
{^lasino oui^re la porte et Giannina entre.*)
SCENE XIV. ^
BERNARDONE, sur la porte moitié déshabillé,
avec une lumière à la main, ensuite ORLANDO
et D. AURURA.
FINAL.
B. File n*est p?^s ici. . . elle n'est pas à la mai-
soa... la porte ouverte à cette heure-ci!...
Oh ! la b'jile dame s'e^t sauvée... je suis
trahi, . Mais je veux fermer la porte , il
en sera ce qu'il \oudra,
(IL entre et ferme la porte.)
o. Paix. paix. . . doucement; je retiens ici
pour uu instarit; mais je n'entends pas le
moindre bruit; il dort ou il est bien îran-
quille. Sa pauvre femme me fait vraiment
pitié.
ê
( x8 )
D. A. Signorzio, sentite , niente ?
o. Niente parmi d'ascoltar.
A. Via venite a riposare »
Di dormire ho volonlà.
o. A. Da Giannina doniattina
Qualche cosa si saprà. {Partono,) -
SCENA XV,
GIANNINA, M A SI NO, e BERNA RDONE
alla finestra.
M. Torna a casa , non sta bene ,
Tu sei niatta s' hai timoré.
G. Eppur sento un batticore.
M. Apprensione è questa quà.
G. "Vado dunqiie ?
M. T' accompagno.
ÎVia, sorella, va a dormire,
Maie aîcup. non n. scerà.
Va , fratello , va a dormire ,
Che tua moglie sola sta.
s. (Da^e.) Al balcon, per osservare,
Vnglio star in sentinella.
G. / Il ! Giannina poverQÎla,
Clii la porta mai serrô ?
B. {Dase.j Sento un certo mormorio.
G. Forse il vento F ha serrata.
B. {Da se.) Oh r arnica è ritornata.
G. î ian pianin la sforzerô.
3. {Dase.) Divertir mi voglio un poco.
G. Sta pur forte, non fo niente.
C olla tcf-ta dcr bisogna.
<G. {Dase.) Mio maritol che vergogna!
Qualche scusa trovei ô
Ben \enula, ben lornata.
G. Apri , via.
s. E che son matto ?
€r; A tua rioglie quésto tratto ?
3B. ]No che moglie più non ho.
G, Ah pazienza !
( ï8 )
A. Mon oncle , entendez-vous quelque chose?
o. 11 me semble ne rien entendre.
A. Hé bien , venez vous reposer. J'ai grande
envie de dormir.
o.A. Nous saurons demain matin par Giannina
ce qui est arrivé. (Ils sortent.)
SGEN'E XV.
GIANNINA, MASINO et BERNARDONE, ci la
fenêtre^
M. Retourne chez toi ; cela ne convient pas. .
c'est rne folie d'avoir peur
G. Cependant mon cœur palpite. . .
M. C'est une crainre mal fondée , te dis-je.
G. Je vais donc ...
M* Je t'accompagnerai.
' Va, ma sœur, va te coucher, tu n'as rien à
craindre.
Va, mon frère, va te coucher, ta femme
. serait en peine.
3 .(àpart.) Mettons-nous en sentinelle à cette fenêtre-
G. Ah! mon dieu! pauvre Giannina ! qui vient
donc de fermer la porte ?
'B , (à part.) y entends un certain bruit.
G. C'est peut-être le vent.
B. (àpar^ ) La belle dame est de retour.
G. Je vais la forcer bien don rement.
B. {à part.) 3e veux m'amuser un instant.
G. J'ai beau faire, elle résiste à mes efforts.
B. Il faut pousser avec la tête,
G. (C'est mon mari. . . ah ! quelle honte!
Trouvons quelque excuse.)
G. Soyez la bien venue, je suis charmé de
votre retcur.
B. Ouvre-moi la porte, je ne suis pas si fou^
G. Tu traites ainsi ta femme ?
B. Non, je n'ai plus de femme.
G. Ah! patience!
C ^9)
G. .(;)ut^sto à me ?
B. Quest è po^ hetfo.
G. Dertro il oozzo per dispefto
Si erudel mi c;eît • ô
< S accn^ia cl pnzzo,
B. Saria troppa la mia boilu.
o. \ u )1 aprirmi ?
B. îso , cor mio. -
G. Bernardone, dup.cfue addio,
Già iiel poz?o nie ne vo.
{Frende uha grost,a yieLva y e la getta net
B. Ah! th'ha faîto Finbensata?
Disperata s*annegô.
G. Se rifsce la ren«>ata,
Granribata che farô.
SCENA XVI.
D. AURORA e L AURETTA, alla fmestra , indi
BLRiN \RDUNE, con una corda in mano , indi il
CAPn Ai\U , co soldati.
{Appena esceBernardnne^ Gianninaentreiin
casa e chiude la porta,^
X. Ho sentito un gran rumore.
A. Per Giannina ho gran paura.
Ma la noîte è troppo scura,
Osservare non si piiô.
Or Masin voglio chiamare
t con lui giù s enderô.
A. Or mio zio voglio chiamare,
E COQ lui giù scenderô.
{Partono.)
So » quà , Gian ina mia,
So.i quà, Giannina bel'a.
G .'innina ? ah poverella !
G tnnina ? ah uon rispoade!
L * ttsta SI conionde,
N jn 50 quel che mi iar.
(19)
B. Friponne!
G. A moi cette iniure?
B. C'est peu de chose.
G. Hé bien, tu seras satisfait, cruel époux,
je vais me jeter dans le puits.
(Elle s'approche du pulis!)
B, Je serais trop heureux,
G. Veux-tu m'ouvrir?
B. Non, mon cœur.
G. Adieu donc, Bernardone. * . je me jette
dans 1^ puits.
(Elle prend une grosse pierre et la jette dans
le puits.)
B. • Malheureuse ! qu'a - 1- elle fait? elle s'est
noyée de désespoir.
G. Si mon projet réussit, j'en rirai comme
une folle.
SCENE XVL
D. AURORA et LAURETTA , d sa fenêtre, en-
suite BERNA RDONE, qui sort de chez lui avec
une corde à la main^ le CAPITAINE avec des
soldats.
(fiés que Bemar-hne sort, Giannina entre adroite-^
ment dans la maison et ferme la porte.)
L. J'ai entendu un grand bruit.
A. Je tremble pour Giannina
L. Mais la nuit est trop sombre; on ne peut
rien voir. Appelons Masino, et descendons
avec lui,
A. Je veux appeler mon oncle et descendre
avec lui. (filles sortent.)
%: Me voici, ma chère épouse, me voici, ma
belle enfant. Giannina ! ah ! la pauvrette !
Giannina! elle ne me répond pas... Ma
tête s'égare. . . je ne sais ce que je dois faire.
(20)
ILC. Venîte, Granatierî,
Quà sento del bisbiglio ;
Sarà qualche scompi2;lio^
Stiam nieglio ad ascoltar.
B. Che notte ! che paura !
Che afFanno ! che rovina I
Ma gente s' avvicina ;
Coraincio già a tremar.
IL c. ( hi è là ? chi sei ? rispondi.
B. Signor, son Bernardone.
ILC. E perché stai , briccone ,
In strada a strepitar?
B. Sappiate. . . il fatto è questo. . •
Cioè. . . mentre nel letto
Dormiva io poveretto. . .
Cioè la gelosia. . .
Cioè la moglie mia . . .
La porta , il pozzo ancora. . .
IL G. l iniscila in malora ,
Tu non ti sai spiegar.
B. E morta la mia moglie.
îL c. Giannina ?
B. Si signore.
ILC. Ah barbaro uccisore !
B. Se in pozzo s è gittata,
ILC. No, tu Tavrai buttata.
B. Signor, non ne so niente.
IL c. B. Correte. . . presto gente !
Venite ad ajutar.
SCENA XVII.
ï Detti, D. AURORA, ORLANDO, MASINO,
LAURETTA, indi GIANNINA.
A. Chi grida? chi chiama?
o, Ehi ! corde qui date.
IL c. Qui scale portate.
]VT. Soccorso chi \uole?
^* y è qualche rovina?
E morta Giannina.
( 20 )
LEC» Grenadiers, approchez... J'entends du
bruit. Ce sera une nouvelle dispute. . . écou-
tons bien.
B. Quelle nuit ! quelle frayeur ! quel tour-
nientl quel malheur!... Mais quelqu'un s'a-
vance... je tremble de peur.
LE G. Qui va là? qui en-tu ? réponds.
B. Monsieur, ]e suis Bernardone.
liE c. Ah ' maraud I eh pourquoi fais-tu tant de
bruit dans la rue?
B . Sachez . . . voici le fait . . . c'est-à-dire . . .
pendant que je dormais tranquillement dans
mon ut... c'est-à-dire. . la jalousie .. . c'est-
à-dire ma femme ... la porte ... le puits . . .
Achève donc malheureux^ tu ne sais ce
que tu dis.
Ma femme est morte.
Giannina.
Oui, monsieur.
Ah ! cruel assassin !
Elle s'est jetée dans le puits.
Hélas! non , c'est toi qui l'y auras jetée.
INon, monsieur, et je ne sais pas comment. .
Holà, du monde... accourez... venez à
notre secours.
SCÈNE XVIL
Les Précédens , D. AUROR A , ORLANDO, MA-
SINO, LAURETÏA, ensuite GIaNNIiNA.
a: Quels cris? qui nous appelle ?
o. Vite, \ite des cordes
LE c. Apportez ici des échelles.
M. Qui est-ce qui demande du secours?
L. Est il arrive quelque malheur ?
Giannina est morte.
LE c.
B.
LE C.
B.
LE c.
B.
LE C,
B.
LE C. B .
( .1 )
I"L c. Nel pozzo poc' anzi
Costui r annegô.
L. Ah can di cognato!
o.A. Canaglia! briccone !
Che caso spietato !
Che scena funesta!
Più fialo non ho.
TUTTI. Che notte è mai questa!
Più lîato non ho.
G. Tacete, signori^
Che chiasso! che ghetto!
Di notte nel letto
Dormir non si puô.
E.L. M. Cosa vedo! è quàGiannina.
o. Chi è colei col hmie in mano ?
IL c. A. ( he stupore ! è quà Giannina.
B. Dormo ancora , o son svegliato ?
G {Da se ^ Questo è spasso in verità.
TUTTI, ( he sorpresa è qne.sta qua !
o. Chi fetar quella villanella l
M, L. Queht' è buona, quest' è bella.
B. i orne in pozzo non andasti ?
G. Taci matto , che soî^nasti.
o. < hi star quella? date udienza.
IL c. A. Bernardone t^' è ipgannato.
o. ( hi star quella , Bernadone ?
G.L.M.(à5. Lascia il vi'^o, ubriaccone.
CL. M. Pazzo afFè diventa già.
B. Pazzo afFè divento già.
A. (^nesta coha come va?
L, G . (^nesto è spas'^o in verità !. . .
3.A,0. Per le poste di trotto e galoppo
La mia testa per aria camniina;
Aile stelle di già s'avvicina ;
Più non posso la corsa frenar.
€^,L.M. Per le poste di trotto e galoppo
Qnel a testa per aria cammir.a;
Oh che pazzo ! nel pozzo Giannina!
Meglio il vino bisogna adacquar.
TUTTI. Oh che casi stravaganti !
Il mio capo è iina caverna,
Dove i venti tutti quanti
( ^' ) _
c. Ce scélérat vient de la jeter dans le puits.
Frère barbare !
o. A. Coquin! scélérat! quel funeste accident!
quel crime horrible! je puis à peine respirer.
TOUS. Quelle nuit affreuse ! je puis à peine res-
pirer.
c Silence, messieurs, quel bruit! quel va-
carme ! il est nuit , et Ton ne peut pas dormir
tranquillement dans son lit !
L. M. Que vois-je ! c'est Giannina.
0. Qui vois-je ici avec une lumière à la
main ?
1. E c. A. Que vois-je ? c'est Giannina.
B. * Suis-je bien éveillé ?
G. ( à part. ) Quelle scène amusante !
TOUS- Quelle surprise !
o. Qui être donc cette paysanne ?
CH. L. ( Ah ma fo; , c'est fort plaisant. )
B. Comment! tu ne t'es pas jetée dans le puits ?
G. Tais-toi nigaud, tu Ta revé.
o. Qui est donc cette femme ? écoutez bien.
LE c. A. Bernardone a rêvé.
G. L. M. Ne bois pas tant , vieux ivrogne.
o. L. M, Il a ma foi perdu la tête.
B. Ma foi, je perds la tête,
A. Que veut dire tout cela ?
L. G. Ma foi, c'est très-plaisant.
B. o. Ma tête s'envole au trot et au galop dans
les airs; ell^ marche en poste et s'approche
des astres ; je ne puis arrêter son élan.
G. L. M. Sa tête s'envole au trop et au galop dans
les airs ; elle marche en poste. . . quelle folie !
Giannina dans le puits ! il faut mettre de l'eau
dans ton vin.
TOUS. Quelle étrange aventure! Ma tête ressemble
à une grotte profonde , où tous les vents en-
fermés font un tapage d'enfer. Le ciel et la
6
(22)
Stan rinchiusi a mormorar.
Gli aquiloni già sussurranno ,
Già la terra fa rumore.
Oh che caso singolar !
11 mio capo è un arsenale,
Dove in moto sempre stanno
Mille braccîa a lavorar.
Già le ruote ecco che girano,
Già si sente un grand* ardore ;
Ed i colpi di martelli
Con gran strepito e fracasso
Fanno il monte rimbombar.
Dove oimè rivolgo il passo ,
Dove ©h Dio ! m' andrô a salvar
Fine deW atto primo.
_( )
terre en frémissent. Quelle étrange aventure !
ma tète ressemble à un arsenal, où mille bras
sont toujours en mouvement. Les roues tour-
nent j un grand feu s'allume *, les vallons et
les coteaux retentisssent de mille coups. Quelle
inconcevable aventure ! Je ne sais que penser
je ne sais que devenir.
fin du premier acte.
/
ATTO SECONDO.
SCENA PRIMA.
MASINO, indi BERN ARDONE.
M. Dacchè venuti son què forestieri ,
Non so che sia riposo ; alla fortezza
Tornar mi tocca ancora
Per rendere servizio a donna Aurora.
B. Del nuovo impiego mi cojisolo assai»
M. Comesarebbe a dir?
B. Vedo, cognato ,
Che sei già diventato
Corrier di gabinetto.
E' di qualche signora quel viglietto ?
M, ( Divertiamoci. ) Certo è d'una donna.
B. Sarà perô diretto a un cicisbeo ?
M. Ad un ufEzial.
B. Colà in fortezza?
M. Giusto in fortezza appunto.
B. Dair amico ?
M, Dal capitan Francone.
B. E mel dici con quelF indifferenza ?
M. Se ti scotta, cor mio , ci vuol pazienza.
(Parte.)
SCENA II.
BERNARDONE, indi GIANNINA.
B. r.he mogliel che cognatol
^'v^lordito, incantato
Far.- o og;nor restare.
G. Di bnoTi' ora
Giacc hè uscî Bernardon.».. (Sia maledetto!
Guardate doye sta. )
-m/tr-^^k/v*» 'Vi»/\.JViL^ ^u'fcA/v^^ ♦/'V^
ACTE SECOND-
SGENP] PREMÎEPvE.
M A SI NO, ensuite BERNARDONE.
M. Depuis Tarrivée de ces étrangers, je n*ai
pas eu un moment de repos ; il faut que je
retourne à la forteresse pour obliger D.
Aurora.
B. Je te fais mon compliment de ta nouvelle
place.
M. Que veux-tu dire ?
B, Je vois , mon frère , que tu es devenu cour-
rier de cabinet. Ce billet est probablement de
quelque dame ?
M. (Amusons-nous ) Certainement ; c'est une
femme qui l'a écrit
B. Par conséquent il est adressé à un amant.
A un officier.
B . Tu vas le porter à la forteresse ?
M. Précisément, tuas deviné.
33. Tu dois le remettre à l'ami?
^î^» Oui, au capitaine Franc on e.
B- Et tu me dis tout cela avec cette belle in-
différence P
Si cela te déplaît , cher ami , il faut avoir
patience.^ (IZ sort,)
SCENE II.
BERNARDONE, ensuite GIANNINA.
B« Quelle femme! quel beau-frère ! j'en suis
tout ébaubi ^ ils me font tourner la tête.
G. Puisque Bernardone est >orti de bonne
heure. . . (Oh diable! le voilà.;
(M)
B. ( Ecco Tamita.^
G. (M' ha vista. )
B„ ( Chi sa mai
Dove d andar pensava ? )
G. ( Son confusa y
Vado dalla Laiiretta , o torno indietro ?')
B. ( La rabbia mi divora. )
( Avanzandosi. ) Perché sorti di casa? )
G. Per passseggiare.
B. Oïhh,
I-a lispo&ta tu aspetti del viglietto ;
Verrà, non dubitare; per servirti ,
Vado a chiederla io stesso al tuo diletto.
G, E giorno , e il vin non f è passato ancora
B. Che vin? sei matta ?
Vanne alla malora.
{Bernardone parte ^ facendo atti di minaccia.
SCENA IIL
GIANNINA,indiilCAPITANO .
G, Che vita disperata ! io mai non godo^
Un momento di pace.
Urîa e strepita ognor.
IL C. Biion di, Giannina.
G. Ben tornato.
IL c. Com' è , dimmi, Fistoria '
Délia passata notte ?
G. Ah no ! di grazia
Non ne parliamo più.
IL c. Di tuo marito
I gravi oltraggi più soITrir non deî;
Vendicarti conyien.
G. E corne mai ?
IL c. Bella , e gioyin tu sei ;
Non un ma cento amanti aver potresti,
Ch' al tuo merto saprian render giustizia.
G. Oh ciel I che dite mai ?
Sua moglie io son ; quaatunquemimaltratti
Al mio dover mancar non deggio.
(^4) ^
38, (Voici la friponne.)
G. (Il m'a vue.)
K. (Qui sait où il comptait aller.)
G. (Je ne sais que faire; faut-il aller chez
Lauretta ou retourner à la maison ?
B. (J'étouffe de rage, {s' avançant,) Pourquoi
quittes-tu la maison ?
G. Pour me promener.
B. Cela n'est pas vrai. — Tu attends la ré-
ponse d'un certain billet doux. . . elle arri-
vera bientôt, n'en doute pas; pour te rendre
service, je vais aller la demander moi-même
à ton amant.
G. 11 fait jour, et le vin te trouble encore la
cervelle ?
B. Le vin? es-tu folle?
G, Va-t-en au diable.
{Bernardone sort, la menaçant avec des gestes,)
SCENE IIL
GIANNINA, ensuite LE CAPITAINE.
G. Quelle vie abominable, je ne jouis pas
d'un moment de tranquillité. Il ne cesse ja-
mais de crier , de pester et de me tourmen-
ter.
LE c. Bonjour, Giannina.
G. Soyez le bien venu.
liE c. Dis-moi un peu ce qui s'est passé la nuit
dernière.
G. ^ Hélas ! non , de grâce n'en parlons plus.
LE c. Vous ne devez pas souffrir que votre amant
vous outrage de la sorte ; il faut se venger.
G. Eh 1 comment ?
LE c. Vous êtes jeune et jolie, vous pourriez
trouver beaucoup d* amans qui sauraient
rendre justice à votre mérite.
G. O ciel ! que dites-vous ? Je suis sa femme ,
et quoiqu'il me maltraite, je ne dois pas
manquer à mon devoir.
( 25 )
IL C. Arnmîîo ^
La tua rara virtù ; ma m tal maniera
11 tno giogo cnidel non scuoterai ,
E oppressa dall' aîFanno ogrior sarai»
DUETTO.
Giannina amabile ,
Pensa al tuo slato ;
Fede non mérita
Lo sposo ingrato.
Sorte SI barbara
Penar mi fa.
E ver , son vittima
Del suo rigore;
M' insulta il perfido
Atuttel'ore;
E'I duol che m'agita
Languir mi far.
jjc. Sifierepene
Soffrir non dei.
^ Ah! cosi vogliono
Gli avversi Der.
IL c. Non liai mai bene..
SoîFrir conviene.
îL c. f Tu sarai vittima
\ Dituabontà.
G. I Di fè quest' anima
t Mancar non sa. .
' c. Dunque soîFrire ?
G. 1^ àeg&^ ancor.
c. Serbi a un ingrato. . . o
E fede e amor.
IL C. Che puoi spetare ?
c^. La calma un du
IL c. Calma tu speri ?
G. Ah si! ^
iL c. Mai non t amô.
G ' Cambiar si pub.
îL C. Vana è la speme.
Q Ah no!
Un dl yedrà l'ingrato
(..5)
LE G. J'admire votre rare vertu , mais de cette
manière, vous ne pourrez jamais secouer votre
joug cruel , vous serez toujours plongée dans
le chagrin.
DUO.
Aimable Giannina , songez à votre posi-
tion ; un époux ingrat n'est pas digne de
votre fidèle amour. Hélas! votre sort me fait
bien de la peine.
G. Il est vrai, je suis victime de sa rigueur;
le perfide ne cesse pas de m'insulter ; et je suis
accablée par le chagrin.
LE c. Vous ne devez pas souffrir davantage ,
qu'il vous rende aussi malheureuse.
G. Helas ! le ciel le veut ainsi.
LE c. Vous ne jouissez jamais d'un instant de
bonheur.
G. Il faut se résigner.
LE c. Vous serez victime de votre bonté.
G. Je suis incapable de trahir mon devoir.
LE c. Vouiî voulez donc gémir ainsi . . ,
G. Je le dois.
LE c. Vous conservez à un ingrat. . .
G. Amour et fidélité .
LE c. Que pouvez-vous espérer ?
G, Que je serai un jour plus tranquille,
LE c. Vous Tespérez ?
G. Hélas! oui.
LE c. Il ne vous a jamais aimé.
G. Il peut changer.
LE c. Vain espoir.
G. Ah! non ^ l'ingrat sentira un jour combien
7
(26)
Qiianto fmor Taniai ,
^^'ognora gli serbai
Fede , costanza , e amor.
IL c. Ah no ! con quel!' ingrata
Mai pace non godrai ;
Vitlinn ognor sarai
Del suo fatal rigor. ( Partono. )
SCENA IV.
D. AUROR A, MASINO.
A. Çtianto tarda a tornar ! dair incertezza
Palpita in seno il cor-^ eccolo alfine.
( Vedendo Masijio)
Ebbene ? 1* hai trovato.
M. Ho corso tanto che non ho più Gâta.
L' ho trovato perstrada.
A, Il biglietto gli desti ?
M. Si signora.
A. E la risposta ?
M. Ei stesso
Verra in persona.
Â. O ciel respiro ah vanne !
AiFretta i passi suoi , sarà mia cura
Diben premiarti délia tua premura.
( Masino parte, )
Chi pm di me felice , o eterni dei.
Se fedele ritorna ai lac ci miei ?
ARIA.
Dolce raggio di speranza
Già balena intorno a me.
Il destin r angîô sembianza.
Si terribile non è.
Già s appressa il lieto istante ;
L' amor mio qnà \oige il piè ;
Ma paventa il cor tremante ,
Ch' ei non serbi la sua fè.
^^^^ . . .
je Taime ; il verra si je lui ai été toujours
fidèle.
LE c. Hélas ! non , cet ingrat , ce perfide ne
vous laissera jamais jouir d'un moment de
tranquillité; vous s rez toujours victime de
sa jalousie, et de so.i injuste rigueur.
( Ils sortent, )
SCENE IV.
D. AURORA, MASINO.
A. Masino ne revient pas. . . l'incertitude fait
palpiter mon cœur, (le i^oyant,) Oh ! le voici
enfin. Hé bien, l'as-tu trouvé?
M. J'ai tant couru , que ie n'ai pas la force de
respirer, — Oui, madame, je l'ai trouvé en
chemin.
A. Lui as-tu donné le billet }
M. Oui , madame.
A. Et la réponse?
M. I] viendra la porter lui-même.
A. Oh ciel ! je respire. . .Vole à sa rencontre. . .
hâte ses pas. . . je saurai te récompenser de
ton zèle. ( Masino sort. )
Ah ! s il revenait fidèle à sa première ar-
deur, je serais au comble du bonheur.
AIR.
Un doux rayon d'espérance brille devant
mes yeux. Le destin calme son couroux : il
cesse de me persécuter. Le doux instant ap-
proche*, je vais voir mon bien aimé....
Mais je tremble, hélas ! ... je crains qu'il n'ait
trahi safoi. . .
I
(^7 )
SCENA V.
D. AURORA, indiiL CAPITANO/
li, c. Diletta arnica , ah quai nel rivederti
Piacere io provo mai !
A. Tu menti, o ingrate.
jL c. Stelle! che intendo ! io t'amo. . .
A. M'ami , e serbi^r potesti
Un si lungo silenzio ?
îL c. A quauto nii scrivesti ognor risposi.
A. Quai nera frode ! ah vaane
Lovitan dagli c^chimiei !
Un tradi^or tu sei.
IL G. T'irîg^mi, o rara. — Ah per pietà m' ascolîa!
Non reggo al tuo rigore -,
L'affanjio ilpiù crudel mistraziail core.
ARIA.
Se m' abbandoni ,
Mio doice amore ,
Ahi che '1 dolore
M' ucciderà !
Deh ti rammenta
lafè giurata,
Speme adorata
Di qupsto cor!
Barbare stelle,
Destin tiranno ,
Morrô d' aîFanno ;
Che crudeltà !
A. ( Più dubitar non deggio ; il suo dolore
Mi prova la sua fede. )
M' ami davver ?
IL c. T'adoro.
A. Perché non rispondesti ?
IL c. Spesse volte ti scrissi, ed ho sospetto
Ch' un mio rival. . ma tutto scoprirô.
A. Fedel mi sei ?
( n )
SCENE V.
D. AURORA, ensuite le CAPITAINE,
lEc. Chère amie, jë te revois enfla , ah! je ne -
puis exprimer le plaisir que j'éprouve.
A. Ingrat! tu ments.
LE e. Oh ciel ! qu'entends-je?. . . je t'aime.
A. Tu m'aimes, et tu as pu garder un si long
silence ? — -
LE c . J'ai toujours répondu à toutes tes lettres.
A. Quel horrible mensonge ! Eloigne-toi de
mes yeux, tu m'as trahie, . .
LE c . Tu te trompes , ma chère . — Ah î de grâce,
écoute moi . — Je ne puis résister à ta rigueur;
une peine inexprimable me déchire Fâme.
AÏR.
Ma bien-aimée , si tu me délaisses . . , hélas 1
}e mourrai de douleur. Doux espoir de mon
cœur, rappele-toi mes sermens ! je n'ai ja-
mais cessé de t^'aimer ! O sort cruel ! ma ten-
dre amie, calme ta rigueur , si tu me dé-
laisses, je mourrai de douleur.
A. (Je ne dois pas en douter; sa vive peine
est une preuve de sa fidélité. ) Tu m'aimes?
i.EC, Je t'adore.
A. Pourquoi ne m'as-tu pas répondu ?
LE c , Je t'ai écrit très-souvent , et je crains cju'ua
de mes rivaux. , . mais Je le saurai .
A , Tu m'es fidèle 7
( ---8 )
IL c. Sol per te vivo o cara.
A. Quai soave placer ! di pace in pegno
Ecco la mantiporgo.
IL c. Oh me felice !
Più lieta sorte a noi sperar non lice.
DUETTINO.
IL G. A. Ah che l'anima rapita
Nel diletto , e nel contento
Più non sa se resta in vita ,
O se more nel piacer ! ( partono. )
SCENA VL
GIANNINA, LAUKETTA, indi BERNARDONE-
G. Andar. . . restar v.orrei. . .
Non so cosa risolvere.
L. Giannina !
G. Che vuoi , cara cognata ?
L. Donna aurora
Ti vuol parlar , vftn meco.
G. Andiam.
T*arresta.
Signora civettina,
Mi dica un poco dove s^incammina ?
L. ( a Ber, ) Viene con irie.
Non voglio.
L. Oh questa è bella î
B. O bella o brutta , io cosi voglio e basta.
G. Che maie c'è , s'io vo da donna Aurora ?
B. Eh si si. . . Donna Aurora, o donna Stella.
Quest' è un p retest o.
G. Ah no î
L. Délie donne tu pur geloso sei ?
B. Non ti rendo ragion dè fatti miei.
G, Brontola quanto vuoi , meco verra. . .
L. Tornerb presto.
îî. Bada a quel chefai;
Cara V hai da pagar , ma cara assaî.
( Giannina e Lauretta entrano in casa di D. Aurora,
echiudono l'uscio in faccia a Bernardone. )
( 28 )
LEC. Je ne vis que pour toi.
A . Quel bonheur ; je t'offre ma main en gage
de paix et d'amour.
i^Ec. Quel doux ravissement! on ne peut être
plus heureux.
DUO.
LE c. A. Mon cœur enivré de plaisir, va succomber
à l'excès de son bonheur.
( Ils sortent.
SCENE VI.
GIANNINA, LAURETTA, ensuite BERNARDONE,
G. Je voudrais aller. . . je voudrais rester. ^
je ne sais que faire.
L. Giannina!
G. Que veux-tu, ma chère sœur?
L. D. Aurora désire te parler, viens avec moi.
G. Je te suis.
B. Halte-là! maudite coquette, dis-moi un
peu où vas-tu ?
L. (àjB.) Elle vient avec moi.
B . Je ne veux pas .
L. Oh ! que c'est drôle !
B. Drôle ou non, je ne veux pas qu'elle sorte,
cela suffit.
G. Quel mal il y a-t-il d'aller chez D. Aurora?
B. Eh! oui, oui... Dame Aurora ou dame
Etoile , c'est un prétexte .
G. Hélas ! non.
I*. Tu es jaloux aussi des femmes ?
3. Je ne veux pas te rendre compte de mes
idées .
• Tu as beau dire , elle viendra .
^- Je vais revenir tout de suite.
B. Prends garde à toi, tu mêle payeras, et
bien cher.
{Giannina et Lauretta entrent chez D. Jurora^ et
jettent la porte sur le nez de Bernardone.)
( 29 )
B. La moglie dentro ed il marito fuori !
Ne ho da sofFrîr di più ?
M' han fatto rimaner conie \m cucù.
Misero Bernardone, equal è questa
Di continui malanni
Tempesta indiavolata? quando credo
D' e.ssere giâ al coperto , ed al sicuro,
Sono aller più fra l'ombre e fra l'oscuro.
Dove rai sia non so ; son si confuso,
Sorpreso , stupefatto ,
' Ch' air ospedal per matto
D'andar sarô costretto : ecco il cervello
Già balla la furlana; il capo mio
Già balza quai pallone -, i sentiment!
Perdo di grado in grado ;
i\mici, ai mattarelli io già menyado.
Maritati poverelli ^
Già vi lascio , e dico addio ;
Qualche volta ai mattarelli
Dell venitemi a trovar.
Contempiando il caso mio ,
Gli occhi ben aprir dovete >
Ctîè le mogli già sapete
Se le teste fan gonfiar.
Sia giovine il marito ,
Sia bello , o sia compito ,
Sia vecchio , sia attempato ,
Sia sciocco , o letterato ,
Le mogli, raieisignori ,
Fan sempre le civette ,
Tu y tu e a suono di cornette
Cistanno a corbellar.
Maritati , etc. ( parie, )
scENA vn.
D. ORLANDO, 1I.CAPITAN0, indi GIANNINA.
©. (^Al Cap,) Cran tradiraente! il nostro seryitore..c
( 29 )
La femme dedans, et le mari dehors!.*
peut-on être plus maltraité?.. On m'a fait
rester comme un coucou. Oh! pauvre Ber-
nardone , quelle est donc cette suite infernale
de malheurs? Quand je crois être arrivé au
port , c'est alors que je me trouve dans les
ténèbres , et près du naufrage. Je ne sais que
devenir; je suis teilement surpris, étonné,
confus , que je serai forcé d'aller à l'hôpital
des fous ; ma cervelle commence à danser •>
ma tête saute comme un ballon \ mon esprit
s'en va petit-à-petit \ mes amis , je pars pour
l'hôpital des fous.
AIR.
Pauvres maris^ je vous quitte !.. . adieu!...
Ah ! venez me voir quelquefois chez les fous.
Songez à mon histoire , et tenez toujours les
yeux bien ouverts ; car vous n'ignorez *])as
de quelle manière les femmes font enfler nos
têtes. Que le mari soit jeune, vieux, de
moyen âge , beau , aimable , sot , instruit,
c'est égal-, elles font toujours les coquettes, et
tu tu tu nous font marcher au son des trom-
pettes.
Pauvres maris , etc. ( Il sort, )
SCENE VIL
D. ORLANDO, le CAPITAINE, ensuite
GI ANNIN A.
o. (rtu Cap.) Quelle trahison ! notre domestique...
( -o )
îL c. Fu quel cne ci tradi ; poc' anzi il seppi.
Sedotto dal denaro
Del primo mio lenente innamorato. . »
o. Di nipotine ?
IL C. AppuTito : dalla posta
Ogni lettera nostra riîiravà ,
E del Tenente in man le consegnaYa,
o. Tartaifel I Ynno e l'altro
A\rà da far con me.
G. Cari signori mip:i , quanto mai goda
i he sia fatta la pace.
o. Si star fatta.
G. lo&oîa, mescliinella !
/ûiiitta ognor saro.
ÎL c. Sei troppo buona ,
Tel dis^i già.
o. Cara Giannine pelle ,
A-vresti a caro di tornar in pace
Con Bernardone ?
G, Ah si !
ih c . Dove s*jà ?
G. ' Probabilmente alF osteria del Gaîlo.
]Lc. Andiam.o.
o . Andiam .
G . Ivii raccomando a voi.
o . (a G.) Star pur tranquille .
iLf;. Lascia fare a Roi. {Partono.)
SCENA VIIL
GIANNINA, indi BERNARDONE, con bastoiie
sotto Vabito,
G. Egli è certo infuriato ,
PercLè gli abbiamo chiiiso 1' nscio in faccia.
Eccolo. — Olî corne sbuffa !
ïî. Ben Teniita.
S' è divertita bene ? dov' è stata?
a: Coii donna Aurora.
î). E poi?
G.' Son qui tornata.
( 3o )
Oui , c'est lui qui nous a trompé ; je viens
de le savoir tout-à-rheure. Séduit par l'argent
que lui donnait mon premier lieutenant , amou-
reux. . .
De petite nièce P
Précisément : ii relira t to utes nos lettres de
la poste et les lui donnait.
Tartaifel ! ils auront tous les deux affaire à
moi.
Messieurs , je suis biën aise que monsieur
le Capitaine ait fait la paix avec D. Aurora.
Oui y paix être faite.
Et moi, malheureuse, je serai toujours en
prcie au chagrin !
Vous êtes trop bonne; je vous l'ai déjà
dit,
FeUey aimaple Gîannina , seriez-vous bien
contente de faire paix avec Bernardone.
Hélas ! oui.
Uù est-il?
Probablement au cabaret à l'enseigne du
Coq.
Allons-y,
Allons.
Je me recommande à vous.
( à Giaii ) Rester tranquille.
Laissez-nous faire. ( Ils sortent. )
SCENE VIII.
GIANNIN A, ensuiteBERxN ARDONE , avec un bâton
sous l'habit.
Il doit être furieux, parce que nous lui
avons fermé la porte au nez. Le voici. ( il
étouffe de rage. )
Bon jour; madame s'est-sile bien amusée '
où a-t-elie été ?
Chez D. Aurora.
Ensuite ?
Je suis revenue ici,
( 3i )
( V6 sfogarmi ) entra in casa ;
(Oh non mi fido.)
Entra, ti dico.
Ho mal al capo, e bramo
Di prendere un p6 d' aria.
( Oh che briccona !
Ma non la scappi no.)
Parli fra denti, dimmi che cos' haï,
( Con aria misteriosa . )
Aspetta un poco, or ora lo saprai.
QUARTETTO,
Dirô. . . dirô. . . vorrei. . . aspetta. . .
Non posso ancor parlare;
E prima ho da badare
S' alcuno qui non c'è.
Spiegati almen più cliiaro ;
Capire non poss' io ;
Questo linguaggio oh Dio !
E oscuro assai per me.
( Or che le sto di dietro ,
La cosa bene andrà.)
{Cava il bastoiie^ in alto di batterla.)
(Voltandosi.) Ah crudele! gente ! aita !
Ah malora ! son scoperto.
SCENA IX.
Detti, ORLANDO, e il CAPITANO.
Cos' è mai questo schiamazzo ?
Ah Giannina, cos' avete?
Del mio sangue un' empia sete
Ha queir empio , quel crudel.
Ah ! tartaifel ! cosa sento !
Non è vero , non è vero.
Taci, taci, menzognero.
Cos' è questo ? cos' è questo ?
(Mostrandogli il bastone.)
Cosa vedo ! ah malandrine !
( 5i )
B, ( Je veux me venger ) , rentre à la maison.
G. ( Oh ! il e^t trop en colère, il vaut mieux
rester ici.
B, Rentre, te dis-je.
e. J'ai mal à la tête, et je désire prendre
l'air,
B, ( La friponne s'en doute . . . mais c'est égal ,
elle ne l'échappera pas, )
G. ïu parles tout seul , dis-moi ce que tu as ?
B. ( D'un air mystérieux. ) Attends un instant,
tu vas le savoir.
QUATUOR.
Je vais te le dire... je voudrais. . . At-
tends,, je ne puis encore m'expliquer. . Il
faut auparavant que j'observe s'il n'y a per-
sonne.
De grâce, explique-toi d'une manière plus
claire; je ne te comprends pas. . Hélas ! ce
langage. . est trop mystérieux,
B. ( A présent que je suis derrière elk, la
chose ira très-bien,) (Il ôte le bâton y prêt à
la frapper. )
G, ( se tournant. ) Ah cruel ! Holà ! du se-
cours î
B. Oh diable ! on va me prendre sur le fait.
SCENE XI.
Les Précédens, ORLAINDO et le CAPITAINE.
o. Quel est ce vacarme ?
LE c. ^h Giannina ! qu'avez-vous ?
G. Ce perfide , ce barbare voulait me tuer,
o. Ah tartaifel! qu'entends-je ?
B. Ce n'est pas vrai , ce n'est pas vrai.
LE c. Tais-toi, menteur; que veut dire ce baîon?
( En le lui montrant. [)
o. Que vois-jel ah! maraud ! ^oi sen'ir de
( 5a ) -
Colla spose polFerine !
E instrunienro da adoprar?
Noa ho lingiia, non ho fiato.
Son di neve diventato ,
Corne giunco tremo quà.
o. Mori, birbo !
B . Maninia mia !
G. Ah fermate !
IL c. Mori , indegno.
B. Ahpietàî
G: Ah ch* il tenero cor mio
I Sente ancor di lui pietà!
. , Son r ji 's. ^
a 4. £ contuso, ed agitato,
Come nave ch' è in periglio,
Dal timoré , dal sconipiglio
~ Par che ondeggi quà e là.
SCENA X.
Caméra in casa di D, AuYora,
D. AURORA, indiiL CAPITANO, e GIANNINA.
A. Il Capitan non torna. . . che sia andato
Alla lortezza ? ah no ! me V avria detto.
Mi par di sentir gente.
E desso con Giannina.
Caro sposino mio , soletta un pezzo
M' avete fatta stare.
IL c. Ohperdonate!
Collo zio son corso alla difesa
Di questa sventurata.
A. Ma che cosa è accaduto ?
iLC. Bernardone
Bastonar la volea.
A. Oh che briccone !
IL c. Ah non temer ! sicura
Qui vivere potrai.
A. Cara Giannina ,
Vedere io ti vorrei
Al par di me contenta.
G. I casi miei
( 3. )
tels instrumens avec ta pelle épouse !
B. J'ai perdu la langue , je^n'ai plus d'haleine ;
je suis glacé comme la neige... je tremble
comme une feuille.
G* Coquin , tu vas mourir î
B. Oh ! mon dieu I
G. Arrêtez !
LE c. Perfide ! tu vas perdre la vie !
G. Hélas I arrêtez ; mon âme sensible ne peut
pas s'empêcher d'avoir pitié de lui.
à 4. î^e trouble , la crainte accablent cœur;
^ ^ moa
Tel qu'un vaisseau que les vagues vont englou-
tir , îj ^"1^^ en proie à la plus cruelle agita-
tion. \
SCENE X. \
Le Théâtre représente une chambre dans l'hôtel de
D. Aurora., \
D. AURORA, ensuite le CAPITAINE\
et G I A N N 1 N A. \
A. Le Capitaine ne revient pas. . Serait-il allé
au château r Hélas! non, il m'en aurait pré-
venue.—Je crois entendre du monde. —
C'est lui avec Giannina. — Mon cher époux,
vous m'avez laissée long-tems seule.
LE G. Pardonnez-moi, je suis accouru avec mom
oncle à la défense de cette malheureuse.
A. Mais qu'est-il arrivé
Ï.E c. Bernardone voulait la battre.
A, Le scélérat!
LE c. IN'e craignez pas, vous resterez avec nous,
et vous serez en sûreté.
A. Ma chère Giannina , je voudrais vous voir
aussi heureuse que moi.
G, Madame • vous connaissez ma situation, il
Palesi a voi di già sono abbastan^^a ^
D* esser felice più non ho speranza.
ARIA.
O feîice età primiera!
jEra V aima ognor contenta ^
Il pensiero ti rammenta;
Ma trovarti più non sa.
Sol procelle io vedo intorno ;
Copre il giorno un nero velo.
Ah ! per me sereno il cielo
Qando mai ritornerà?
Sposo ingrato ! oh dio ! che aîFanno !
Il mio fato è si tiranno
Che son degna di pietà.
SCENA XI.
D. AURORA, IL CAPITANO, indi LAURETTA.
Ah povera Giannina!
Mi fa proprio pietà.
Presto^ signora.
Che vuoi?
Siete aspettata.
Dachi?
Da vostro zio.
Dove ?
In giardino.
E il vostro sposo ancor manda a chiamare.
Perché ?
Le nozze là vuol fesîeggiare.
Guardate che capriccîo.
E la Giannina?
Eh niente con Masino
Abbiam già concertato
Quello che s* ha da fare.
Dunque andiamo.
Çho giornata gradita !
E questo il più bel di délia mia vita.
{Partono.)
A.
X.
A..
L.
A.
T..
A .
î. .
A.
L .
A.
ÎLC
L.
A.
IL C.
A .
( 55 ) ^
est impossible qne je goûte désormais le
bonheur.
Oh combien je regrette mon premier âge,
j'étais alors très-heureuse. . . Je conserve le
souvenir de ces beaux jours ; mais ils ne
reviendront jamais. L'orage gronde autour
de moi. Les plus sombres nuages obscurcis-
sent le ciel. . . Ah I quand le verrai-je briller
pour moi dans tout son éclat? époux ingrat!
Oh ! dieux ! quelle peine! mon sort est si af-
freux, que je suis digne de pitié.
SCENE XL
D. AURORA, le CAPITAINE, ensuite LAURETTA.
A. Pauvre Giannina ' elle est vraiment à plain-
dre.
I.. M adame, dépêchez-vous.
A. Que veux-tu?
L. On vous attend.
A. Qui donc ?
L. Votre oncle,
A. Où est-il ?
L. Dans le jardin. 11 m'a chargé aussi de faire
venir votre époux !
A . Pourquoi ?
L. Parce qu'il a choisi cet endroit pour cé-
lébrer la noce.
A. Oh ! voyez quel caprice !
liEc. Et Giannina ?
L. Ne soyez pas en peine , Maslno et moi nous
avons songé à ce qu'il faut faire .
A. Allons.
LEC. Quel heureux jour !
A. C'est le plus beau jour de ma vie.
{Ils sortent.)
9
(H)
SCENA XII.
Giardino illuminato,
ORLANDO, iadi AURORA, ed IL CAPITANO,
sen^i , suonatori.
o . Che grate mélodie ,
Che pelle sinfonie !
Placer dar clarinetti ,
Dar gusto pifFeretti,
Fagotti star famosi ,
Star corni buoni assai,
Tai suoni i nostri sposi
Potranno consolar.
A.ILC. Che amabile concerto,
Che suono ameno e gratol
Sentite corne il prato
Fa lieto risuonar.
o. Sposine , quà venite
Innanzi a me sedere.
IL CL. 11 core dal piacere
Mi sento saltellar.
o. Via presto , servitori,
Portar qui limonate,
Piscotti, cioccolate,
Pottiglie in quantité.
iLc.A. rClie giorno di contento !
1 Amor non più dolcezza.
o . j La gioja e l' allegrezza
vCrescendo in sen mi va.
( à D, Aur, ) Prendete.
A. Obligatîssima.
IL c. Oh grazie a suoi favori,
o. Rinfreschi à suonatori.
Portate ancora là. v
ïL c. A. o. La gioja , e l'allegrezza *
Crescendo in sen mi va.
SCENA XIII.
IDetti,GIANNINA, LAURETTA , MASINO.
G. L. M. Chi non suona , non balla, non canta
(H)
SCENE XII.
Le théâtre représente un jardin illuminé .
ORLANDO, ensuite D. AURORA et le
CAPITAINE, des Musiciens, des Domestiques.
o. Quelle douce mélodie! quelle belle har-
monie ! les clarinettes être très-agréables, les
fifres délicieux, les bassons très-fameux, les
cors excellens. Cette musique devait faire
grand plaisir à nos époux.
A. LEC. Quel charmant concert ! quelle musique
ravissante 1 tous les alentours, en retentissent.
o. Heureux époux, venez vous asseoir auprès
de moi .
LE c. li. Mon cœur palpite de joie.
0. Hola ! mes gens, apportez ici des rafraî-
chissemens , des biscuits, du chocolat, des
bouteilles en quantité.
LE G. A . Quel heureux jour ! mon cœur peut à peine
suffire aux délices de l'amour,
o. • La joie et l'allégresse ravissent mon cœur.
(à £>. Servez-vous, je vous prie.
A. Mille grâces.
LEO. Je vous remercie.
o . Portez des rafraîchissemens aux musiciens.
LE c . A . o . La j oie et l'allégresse ravissent mon âme.
SCÈNE XIIL
Les Précédens, GIANNINA, LAURETTA,
M ASINO.
CL. M. Qui reste ici sans chanter, ni danser dans
( 55 )
In ua giorno cosi^segnalato
Non ha mani y ne gambe , nè fiato ,
Odi rabbia m sente crepar.
iLC.A.o . Bravi , bravi , c be cara sorpresa !
Segnitate a suonare e cantar.
G» L, M. Viva viva si bella allegria ,
Viva viva lo sposo e la ^^posa !
Questa coppia felice e amorosa
Mai disturbo non possa provar.
G. lo sainte vi voglio augurare.
M. lo ricchezze , allegrezza , e contenti.
L. Sempre amore con voi pos a star.
G. M. L. Di figliuoli possiate abbondar.
A. IL c. G. Bravi ! bravi! sedete ancor voi,
E rinfreschi vi fate portar.
SGENA XIV.
I DETTI, e BERN ARDONE-
3B. 11 canta storie
Chi vuol sentire ?
Certo stupire
Qui vi farà.
IL c, o. Chi l'ha chiamato?
M. L, Li dove è iiscito ?
G. E mio marito.
Quai novità !
A. E suo marito !
à G. Q^^^l novità !
B, E'istorîa bella
So di i-^Ttoldo ,
In ^?^r*o?dir]0 ,
^teila ,
Di Cacasenno ,
Del î^r^B niesfhino,
Di <-ir!o i î I rancia ,
Di don l.hisciotté ,
Di Sancio Pancia,
D'un disperàto.
Mal maritatO;»
( 55 )
un jour aussi fortuné, est sans jambes et sans
poumons , où crève de rage.
LE c. A. G. Bravo ! bravo ! quelle aimable surprise !
continuez la danse et les chants.
G. L. M. Vive la joie ! vive la joie ! vive les heureux
époux! Puisse ce couple fortuné n éprouver
jamais de chagrin.
G. Je vous souhaite une bonne santé.
M. Et moi , richesses et bonheur.
L. Que l'amour suive toujours vos pas !
G. M. L. Puissiez-vous avoir un grand nombre d*en-
fans !
A. LE c. G. A merveille : asseyez-vous aussi, et faite^t-^
vous porter des rafraîchissemens.
SCENE XIV.
Les Précédens, et BERN ARDONE.
^. Qui veut entendre le ménétrier ? il vous
ravira d'etonnement,
L. c. o. Qui Ta demandé ?
M. L. D'où est-il sorti ?
G. C'est mon mari^ . que veut dire cela ?
A. C'est son mari.
à G, Que veut dire cela?
B. 3e sais la belle histoire de Bertoldo, de
Bertoldino , de Belle-Etoile , de Cacasenno ,
du célèbre infortuné , de Rodomont, de Char-
les-le-Grand ^ de Dom Quichotte ^ de Sancho-
(36)
Che per la moglie
Pace non ha.
GLi Altrt. Quest' è novissima ,
Quest' è bizzarra,
B. La mia chitarra
^ccordo già.
La bella storiella , e grazîosa
D'un povero marito io \o' cantar>
Che per aver amato la sua sposa
Questalo fece matto diventar.
Nobiltà riverita , attenzione ;
Io canto di Giannina e Bernardone.
G. Fermatevi un poco,
Padron caro mio ,
Che questa ancor io
Cant re la so
E meglio di voi
Spiegarla qui yô.
B. Ma prima a me tocca,
Sîgnori, ascoltate.
B. Via serra la bocca.
à G. Si cara , cantate ,
Silenzio 1 silenzio !
Attento già sto.
G. Io canto d'una sposa meschinella ,
Da un marito geloso tormentata,
Che in casa star dovea la poverella
Non già da moglie , ma da carcerata;
B. Che carcerata ! non è vero niente.
Ma perché far l'amore volea
E con Tizio e con Cajo e con Sempronio,
Fuor di casa , il tradito marito
JSon lasciava la moglie più andar;
Ma lei , per far a lui maggior dispetto ,
Prese amicizia con un militare :
Bernardon lo sapea , e poveretto
Per paura dovea dissimulare.
«. Tu meati per la gola : il capitano
Proteggeva Giannina perche vedea
Ch' eir era ognor a torto strapazzatâ.
Da quel vecchio geloso rabbioso ,
(56)
Pancha , d'un pauvre mari désespéré y qui a
perdu le repos à cause de sa femme.
ÂUTHES. C'est très-curieux , très-original,
B. Accordons ma guitare. Je vais chanter la
belle et gracieuse histoire d'un pauvre mari ,
qui , ayant trop aimé sa femme , est devenu
fou. Messieurs, veuillez me prêter attention.
Je vais chanter l'histoire de Giannina et Ber-
nardone.
^. Un petit moment , mon cher monsieur ; je
sais la chanter aussi, et la raconter mieux
que vous.
B, Mais c'est à moi à chanter le premier*
G. Messieurs , écoutez.
B. Tais-toi,
à 6. Chantez , chantez , belle Giannina ; silence !
nous vous écoutons.
G* Je chante l'histoire d'une épouse infortunée ,
qu'un mari jaloux tourmentait sans cesse; la
pauvre victime était forcée de rester toujours
à la maison , enfermée comme une esclave.
B. Esclave ! cela n'est pas vrai, ce n'est pas ça.
Elle voulait ton] ours faire l'amour avec tout
le monde; et soa mari qu'elle avait trompé
plusieurs fois , ne la laissait plus sortir seule ;
mais elle , pour le faire crever de dépit, s a-
mouracha d'un militaire ; Bernardone le sa-
vait; mais le pauvre sire se taisait pour évi-
ter des coups.
Tu ments : le capitaine avait prs le parti
, ( 57 )
Che facea sua nioglie crepar.
In somma era costui...
E. Un uom d'onore.
Ma sua mogliti avea. . .
o. Un cor fedele.
Ella l'amava assai e a tutte Tore.
s. E a Corneto il mandaya a gonfîe vele,
G. Mentite, mentite.
B. Sbagliate , signora.
G. Menzogne voi dite.
B. No y no , verità.
c Che uomo (îi fede !
u, Che donna sincera !
G, B, Un sciocco è chi credè
Le tue falsità.
o. Orsù quest' iiftoria
Finir Bernardone ,
O mio sciabolone.
Zif zaffe farà.
B. Ma , caro signore. . .
o. îLC. A. I a pace vogliamo.
:e, L'oîFeso mio onore. . .
I,. M. Gli offesi noi siamo,
G. Piùbuona, e carina. . .
L. A. Non vedi Giannina ?
G. Più sposa aniorosa. . .
L. A. o. Di lei non si da.
G. Via pace , maritô.
33. Non so più resislere ,
Di fronte il prurito
Passando mi va.
G. M' as col ta un tantino.
B, Pian piano m' accosto.
G. La mano , sposino.
B. Prendetela quà.
G. Ah furbo !
B. Furbetta !
G. Mio soie !
B. Mio amore.
TUïTi. Di gioja il mio core
Mi batte , ta ta.
( ^7 ^
de Giannina, parce qu'il savait qu un vieux ja-
loux enragé maltraitait injustement sa femme ,
et voulait la faire crever. Enfin, c'était
» . Uu homme d'honneur ; mais sa femme
avait ...
G. Un cœur fidèle. Elle Ta toujours aimé.
B, Et Ta envoyé souvent à Cornouailles*
G, Vous mentez , monsieur,
B. Belle dame, vous vous trompez. .
G. Ce sont des impostures^
B. Non, non, ce sont des vérités.
Quel homme sincère !
B. Quelle femme fidèle !
^. B. Qui te croirait, serait bien sot,
o. Holà ! Bernardone^ Jlnir tout cela, ou bien
mon grand sabre faire zif zajfe^
Mais, mon cher monsieur. .
o. LE G. A. Nous voulons qu'on fasse la paix»
B. Mon honneur offensé. . .
L. M, Oest nous qui sommes les offensés.
G. Je serai meilleure , plus aimable. . .
L, o. A. ( à Ber. ) Entends-tu ?
G. Epouse tendre et fidèle. . .
L . A . o. Tu n'en trouveras jamais une semblable,
G. Cher époux, -faisons la paix.
B, Je ne résiste plus; j'oublie mes affronts.
G. Ecoule un peu.
B. Je m'approche petit-à-petit.
G. Cher époux, la main...
:b. La voici.
G. Ah! fripon?
B . Petite friponne !
G. Mon soleil!
B . Mon amour !
TOUS. Mon cœur palpite de plaisir, ta ta ta:
( 38 )
TUTTI Viva vira Fallegria ,
Viva ancor la compagnia!
Che piacere! che contento î
Giubilare il cor mi sento.
Via saltiamo ^ via balliamo y
La îa la re la.
Oh che gran félicita.
( 58 )
TOUS. Vive la joie ! vive cette belle société
Quelle allégresse ! quel doux contentement f
mon cœur nage dans l'ivresse ! Sautons , dan-»
sons. . . la la la rela , ah ! quel bonheur !
FIN.